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Il tribunale di Parigi del 29.5.2012: Youtube non e' editore

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS rg 10/11205 del 29.5.2012

nb: non e' editore, ma se gestisce canali si', secondo me.
Spataro

 

E

Expe'ditions exe'cutoires de'livre'es le;

Page 1 T R I B U N A L D E GRANDE I N S T A N C E DE PARI S ! 3e'me chambre1e're section N°RG: 10/11205 N°MINUTE;

1 JUGEMENT rendule29 Mai 2012 DEMANDERESSES S.A.TELEVISION FRANCAISE1- TF1 1 Quai du PointduJour 92100 BOULOGNEBILLANCOURT S.A.S TF1 VIDEO 1 Quai du PointduJour 92100 BOULOGNEBILLANCOURT Socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS, auparavant de'nomme'e TF1 INTERNATIONAL 1 Quai du PointduJour 92100 BOULOGNEBILLANCOURT SCS LA CHAINE INFO - LCI 1 Quai du PointduJour 92100 BOULOGNEBILLANCOURT S.A.Se -TF1 1 Quai du PointduJour 92100 BOULOGNEBILLANCOURT repre'sente'eparMeOlivierSPRUNG-CabinetCBR&Associe's, avocat au barreau de PARIS, vestiaire R139 DÉFENDERESSE Socie'te'YOUTUBE LLC 901 CherryAvenue, San Bruno CA94066 (ETATS UNIS) repre'sente'e parMe Alexandra NERI- Cabinet HERBERT SMITH PARIS LLP, avocat au barreau de PARIS, vestiaire #J0025 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 2 COMPOSITION DU TRIBUNAL Marie-ChristineCOURBOULAY, VicePre'sidente The're'seANDRIEU, VicePre'sidente Ce'cile VITON,Juge assiste'es de Le'onciaBELLON, Greffier DÉBATS A l’audience du 27 Fe'vrier 2012 tenue publiquement devantMarieChristineCOURBOULAYet The're'se ANDRIEU, juges rapporteurs, qui, sans opposition des avocats, ont tenu seules l’audience, et, apre's avoirentendu les conseils des parties,en ont rendu compteau Tribunal, conforme'ment aux dispositions de l’article 786 du Code de Proce'dure Civile.

JUGEMENT Prononcè par mise à disposition au greffe Contradictoirement en premier ressort FAITS ET PROCÉDURE La socie'tè TF1 est une des chaînes ge'ne'ralistes françaises.Ellepropose une programmation familiale et e've'nementielle qui va de l’information au divertissement, enpassant par les fictions, lesport, lecine'ma, la jeunesse, les magazines et documentaires. Elle est titulaire de lamarque françaisesemi-figurativeTF1 n° 14 89 724 de'pose'e en couleurs le 30 novembre 1988 et renouvele'e le 18 novembre 2008 pour de'signer des produits et services des classes 1 à 45.

La societe'LCI est la chaîne d’information en continu du GroupeTF1.

Elle propose des e'ditions d’information, des de'bats, des talk-shows, des rubriques et des magazines spe'cialise's. Elle est distribue'e surla TNT payante, lecâbleet lesatellite.Elleest titulaire delamarquefrançaise semi-figurative LCIn° 94 523 091 de'pose'e en couleurs le 3 mars 1994 et renouvele'ele 24 fe'vrier 2004 pour de'signer des produits et services des classes 09, 26, 35, 38 et 41.

La socie'tè e-TF1, filiale «nouveaux me'dias »du GroupeTF1, dit e'diter et distribuer des contenus et services sur Internet, mais e'galement à destination des terminaux mobiles et sur IPTV (te'le'vision sur Internet) ;

elle exploite notamment le portail tf1.fr.

La socie'tè TF1 VIDÉO est la filiale d’e'dition vide'ographiquedu groupe TF1. Elle est le premiere'diteur français. Avec un cataloguede plus de 3.500 titres, elle est pre'sente dans la grandedistribution, les re'seaux de distribution traditionnels et la location. Elle propose e'galement ses programmes en vide'o a'la demandesur son site www.tf1vision.fr.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 3 La socie'tè TF1 International (aujourd’hui de'nomme'e TF1 DROITS AUDIOVISUELS) est lafilialedeTF1 charge'edel’acquisition et dela distribution dedroits audiovisuels en France et a'l’international. Elleest l’un des principaux vendeurs français de droits à l’international et l’un des principauxdistributeurs français de films en salles sur le territoire français. Au cours des trois dernie'res anne'es, elle anotamment distribuè « LaMôme»,« LerêvedeCassandre»,« Lesfemmesdel’ombre», « Les randonneursa'SaintTropez»«Cash»,«Walkyrie»,«Dansla brumee'lectrique» oubienencore« Neuillysame're».

La socie'tè YouTube LLC est une plate-forme communautairede partage de vide'os en lignecre'e'een 2005 ; elle propose à tout tiers un espacede stockage permettant de faire he'berger et diffuser les vide'os de son choix.

En juin 2007, elle a lancè la version europe'enne de son service.

L’interfacedu site webest depuis lors disponible dans la langue de plusieurs pays tels quel'Allemagne, le Royaume-Uni,l'Espagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, etc… Leservice YouTube permet e'galement aux utilisateurs delaplateforme de rechercheret regarder les vide'os disponibles sur la plateforme.
En 2010, elle a annoncè avoir de'passè le cap de deux milliards de vide'os vues quotidiennement sur son site.

Les socie'te's demanderesses ont fait constater les 27 septembreet 10 octobre2007 par proce's-verbal de constat d’huissier la mise en ligne du contenu dela se'rie HEROES, et le 20 de'cembre 2007 la mise en ligne d’une interview de Myle'ne Farmer au JT de TF1, du commentaire politique de Christophe Barbier de LCI, d’extrait des programmes “the departed” et de “Grey’S Anatomy”, et d’un spectacle deGad Elmaleh, soit la mise à disposition, avant même toute diffusion ou exploitation commercialeen France, decontenus sur lesquels elles estiment avoir des droits, et la reprise,apre's diffusion ou exploitation commerciale en France, decontenus sur lesquels elles ont e'galement des droits.

C’estdanscesconditionsquelessocie'te'sTF1,TF1VIDEO,LCI, e-TF1 et TF1 INTERNATIONALont fait assigner lasocie'tè YouTube, par acte du 18 mars 2008, devant le tribunal de commerce de Paris sur lefondement des droits d'auteuret droitsvoisins, aux finsdevoirla socie'tè de'fenderesse condamne'e en contrefaçon, concurrencede'loyale et parasitaire.
Elles sollicitaient e'galement sa condamnation financie're à un montant d’environ 150 millions d'euros a'titre d'indemnisation de leur pre'judice, outre des mesures d'interdiction et de publication.
Par jugement en datedu 13 mai 2009, letribunal decommerces'est de'clare'incompe'tent auprofit du tribunal degrandeinstancedeParis.

L'affaireae'te'transmiseau tribunal degrandeinstancedeParis puis, fautede constitution des demanderesses, elle a e'te'radie'e du rôle.
Le6 mai 2010, le conseil des socie'te's TF1,TF1 DroitsAudiovisuels, TF1 Vide'o, LCIet e-TF1 s’est constituè devantle tribunal de grande instance deParis, re'-enrôlant l'affaire.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 4 En cours de proce'dure, la socie'tè TF1 et la socie'tè LCIont fait proce'der à de nouveaux constats d’huissier portant sur la pre'sencedes vide'os litigieuses sur le site de lasocie'te'YouTubeet consignant des extraits de contrats conclus avec des socie'te's titulaires des droits d’auteur.

Dans leursdernie'res conclusions du 23 de'cembre 2011, les socie'te's TF1, TF1 Droits Audiovisuels, TF1 Vide'o, LCIet e-TF1 ont demandè au tribunal de;

Vu la Convention de Romedu 26 octobre1961 sur la protection des artistes interpre'tes ou exe'cutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion, Vu les articles L.121-1, L.122-1, L.122-2, L.122-3, L.122-4, L.215-1, L.216-1, L.335-3, L.335-4 du Codede la proprie'tè intellectuelle, Vules articles L.131-2, L.716-1et L.716-10 d) du CPI Vu la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour laconfiancedansl'e'conomie nume'rique, dite LCEN, et notamment son article 6, Vul’article1382duCodecivil, Vu les pie'ces produites en demande et notamment les mises en demeure et Proce's-Verbaux de constat d’Huissier de Justice, Vu le certificat d’enregistrementde l’INPIde la marque TF1 comprenant l’e'le'ment figuratif constituant le logo de TF1, sousle n° 14897224, a'ladatedu 30 novembre 1998,au profit delasocie'tè Te'le'vision Française 1-TF1, Vulecertificat d’enregistrementdel’INPIdelamarqueLCI comprenant l’e'le'ment figuratif constituant le logo de LCI, sous le n° 94523091, à la date du 3 juin 1994, au profit de la socie'tè LA CHAÎNE INFO-LCI, DÉCLARER les socie'te's TF1, TF1 VIDÉO, TF1 DROITS AUDIOVISUELS, e-TF1 et LA CHAÎNE INFO(LCI) recevables et bien fonde'es en leurs demandes ;

DIRE ET JUGER qu’en reproduisant et en repre'sentant les œuvres prote'ge'es,dont les socie'te's demanderesses de'tiennent les droits, la socie'te'YOUTUBEacommisdesactesdecontrefaçonausensdes articles L.122-4, L.215-1, L.216-1et L.335-2a'L.335-4 ducodedela proprie'te'intellectuelleet a, en conse'quence, engage'saresponsabilitè enversles socie'te's demanderesses ;

DIRE ET JUGER, à titre subsidiaire, que la socie'tè YOUTUBE a commis des actesde parasitisme à l’encontre dessocie'te'sTF1,TF1 DROITS AUDIOVISUELS et LACHAÎNEINFO(LCI),et desactes deconcurrencede'loyalea'l’encontredelasocie'tè TF1 VIDÉO etdela socie'tè e-TF1 ;

DIRE ET JUGER, en tout e'tat de cause, qu’en faisant unusage non autorisè des marques TF1 et LCI, la socie'tè YOUTUBE a commisdes actes de contrefaçon deces marques au pre'judice des socie'te's TF1 et LA CHAÎNE INFO(LCI).

ATITRE PRINCIPAL ;

DIRE ET JUGER que la socie'tè YOUTUBE ne peut be'ne'ficier du statut d’he'bergeur technique au sens de l’article 6-I-2 de laloi n° 2004-575 du 21 juin 2004, diteLCEN,de's lorsqu’il est e'tabliqueson activite'nese limite pas à un traitement purement technique et automatique de «stockage »des contenus mis en ligne parles utilisateurs de son site, mais qu’ellejoueau contraire un rôle actif dans lamiseen avant ou le retrait de ceux-ci du site qu’elle e'dite, de nature à lui confe'rer une connaissanceet uncontrôledeceux-ci.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 5 DIRE ET JUGER en toute hypothe'se queles circonstances ci-dessus de'crites e'tablissent que la socie'te'YouTube avait effectivement - et, en l’espe'ce, manifestement - connaissance, au sens de l’article 6-I-2 la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004, du caracte'reillicite des contenus mis en lignesur son site dont les droits appartiennent ou appartenaient aux socie'te's du Groupe TF1, ou, à tout lemoins, de«faitset circonstances » faisant apparaître leur caracte'remanifestement illicite, detellesorte que, relativement à ces contenus, elle avait l’obligation de les retirer promptement de's qu’elle avait cette connaissance,inde'pendamment même de toute notification à l’initiative des Socie'te's du Groupe TF1.

CONDAMNER en conse'quencelasocie'tè YouTube, pour avoirportè atteintedefaçonsyste'matiquedepuis 2005 aux droits deproprie'tè intellectuelle dontdisposentlessocie'te'sr eque'rantessur les programmes qu’elles produisent et/ou exploitent en reproduisant et en repre'sentant ces programmes sans solliciter leurs autorisations, à payer ;

la somme forfaitaire de3.000.000 €à la socie'tè TF1, la somme forfaitaire de3.000.000 €à la socie'tè TF1 VIDÉO, lasommeforfaitairede1.500.000 €a'lasocie'te'LCI, la somme forfaitaire de1.000.000 €à la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS (auparavant de'nomme'e TF1 International).

CONDAMNER la socie'tè YouTube à payer en re'paration du pre'judice commercial ;

la somme de 75.990.000 €à la socie'tè TF1, la somme de 20.440.000 €à la socie'tè TF1 VIDÉO, la somme de 36.250.000 €à la socie'tè e-tf1.

Subsidiairement,si le Tribunal s’estimait insuffisamment e'clairè sur lanatureet l’e'tenduedes interventions et ducontrôledelasocie'tè YOUTUBEsur les contenus mis en lignesur son sitetels quele de'montrent les socie'te's demanderesses, ORDONNER uneexpertise technique de nature à de'terminer l’e'tendue du contrôle exercè par YouTube sur les contenus mis en ligne sur son siteet les processus ope'rationnels qu’ellemet en œuvredansla pre'sentation et lase'lection deces contenus.L’expertde'signe'par le Tribunal pourra avoirnotamment pour mission de rechercher;

quel est le rôle jouè par YouTube dans la pre'sentation des contenus mis en lignesurson siteet notamment ;

de quelle manie're sont se'lectionne'es les vide'os pre'sentes dans lescate'gories« Recommandations» et« Se'lection» ;

comment s’ope're le classement des vide'os dans les the'mes pre'de'termine's ;

quel est le rôle joue'par YouTube dans le choix des contenus mis en lignesur son site, et notamment quels sont les moyens mis en œuvreparYouTubepourse'lectionner a priori ces contenus et supprimer ceux qui seraient contraires à sa ligne e'ditoriale.

A titre subsidiaire, si le Tribunal ne devait, par impossible, retenir queles manquements de YouTubea'son obligation deprompt retrait portant surles seuls programmes vise's dans les mises en demeureque lui ont adresse'es les socie'te's demanderesses ;

CONDAMNER YouTubea'verser,a'titrededommages et inte'rêts ;

à TF1 un montant de 28.500.000 € (1425 manquements x 20.000 €) 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 6 a'TF1 DROITS AUDIOVISUELS (auparavant de'nomme'e TF1 International) un montant de 180.000 € (9 manquements x 20.000 €) ;

a'LCI un montant de 1.420.000 € (71 manquements x 20.000 €) ;

a'e-TF1 et à TF1 Vide'o une somme forfaitairede 2.000.000 €chacune.

En tout e'tat de cause ;

Condamner YouTube à verser a'TF1 etLCI chacune la somme de 150.000 €au titredelacontrefaçondeleurs marques respectives ;

Condamner YouTube à verser à TF1 la somme de 70.000 €, en re'parationdescoûtsdefonctionnementdela« celluledeveille» ;

Faire injonction à la socie'tè YouTubed’avoir à retirer de son site, sous astreinte de10.000 €par infraction constate'e à compter de la de'cision à intervenir, tous les contenus, sur lesquels les demanderesses ont des droits dep roprie'te'in tellectuelle, et qui figurent de façonillicites ur cette plate-forme, reproduisant ;

dese'le'ments du programme des chaînes concerne'es TF1 et LCI- ou partiede ces e'le'ments -,qui ont e'te'vise's danslecadredela pre'sente instance, et, plus ge'ne'ralement, tous contenus audiovisuels comportantleslogosTF1et/ouLCI ;

des programmes dont le titre figure dans les listes e'galement communique'es dans le cadre dela pre'sente instanceet sur lesquels les socie'te's demanderesses ont des droits.
Faire injonction à la socie'tè YouTube, sous astreinte de 20.000 €par infraction constate'ea'compter du lendemaindelasignification dela de'cision à intervenir, desupprimer toutes re'fe'rences dans le moteur de recherche mis en œuvresur son site, aux de'signations TF1, LCI, et aux titres des programmes sur lesquels les socie'te's ont des droits, Faire injonction à la socie'tè YouTube, sous astreinte de 20.000 €par semaine de retard à compter de la signification de la de'cision à intervenir,de mettre enplace,pour l’avenir,unsyste'me de filtrage efficaceet imme'diat des contenus prote'ge's des demanderesses dont la diffusion a e'tè (ou sera) constate'e parelle et signale'eà YouTube;

Ordonner la publication de la de'cision à intervenir sur les deux tiers de lapaged’accueil du siteYouTubedansdes conditions de lisibilitè optimale, mais e'galement de façon ale'atoire toutes les 500 pages, et ce pendant 30 joursconse'cutifs, danslede'lai dehuit joursa'compter dela signification de la de'cision à intervenir, publication qui rappellera notamment quelacondamnation est intervenuep ouravoirp orte'atteinte notamment aux droits de proprie'tè intellectuelle des socie'te's reque'rantes.

Ordonner la publication de la de'cision à intervenir sous forme d’un communiquè dans 10 journaux, magazines et pe'riodiques nationaux et/ou internationaux auchoix des demanderesses et aux fraisdela socie'tè de'fenderesse, sans quele coût de chacune de ces publications ne puisse exce'derla somme de10.000 €HT.

Ordonner l’exe'cution provisoire du jugement à intervenir.

Condamner la socie'tè YouTube à payer à chacune des socie'te's demanderesses la somme de 60.000 €au titrede l’article 700 du Code de proce'durecivile.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 7 Condamnerla socie'te'YouTubeen tous les de'pens, en cecompris les frais de constat d’Huissier de Justice engage's parles demanderesses pour les besoins de la pre'sente instance, lesquels pourront être recouvre's par Maître Olivier Sprung, avocat, conforme'ment aux dispositions del’article699 du Codedeproce'durecivile Dansses dernie'res e-e'critures notifie'es le18janvier 2012,lasocie'tè YouTube asollicitè du tribunal de ;

In Limine Litis, Dire et juger que l'action des demanderesses est irrecevable faute de de'termination del'objet dulitigeau sensdel'article4 du codecivil;
Direet juger que les demanderesses nejustifient de'teniraucundroit d'auteursur quel que contenu que ce soit, et les de'clarer parconse'quent irrecevables à agir sur le fondement des articles L.121-1, L.1221 à L.122-4, L.335-3et L.335-4duCodedelaProprie'te'Intellectuelle;
Dire et juger qu'en leur qualitè d'entreprises de communication audiovisuelleau sens de l'articleL.216-1duCodedelaProprie'tè Intellectuelle, lessocie'te's TF1 et LCIsont irrecevables à invoquer les dispositions relatives aux producteurs devide'ogrammes del'article L.215-1duCodedelaProprie'te'Intellectuelle;
Dire et juger qu'en tout e'tat de cause, les socie'te's TF1 et LCI ne justifient pas deleurs droits de producteurs sur lefondement del'article L.215-1 du Code de la Proprie'tè Intellectuelle faute pour elles d'identifier les contenus qu'elles auraient produits et de justifier de leur qualite'deproductricespourchacundeces contenus;
Dire et juger que les socie'te's TF1 Vide'o et TF1 INTERNATIONALne justifient d'aucundroit deproducteursur lefondement del'article L.215-1duCodedelaProprie'te'Intellectuelle;
Direet juger qu'en application del'articleL.216-1duCodedela Proprie'tè Intellectuelle, les socie'te's TF1 et LCIne peuvent agir que s'agissant des programmes qu'elles produisent elles-mêmes et qu'elles ont de'ja'diffuse's;
Constaterquelessocie'te'sTF1et LCIn'identifient paslescontenus qu'elles auraient produits ni nejustifient les avoirdiffuse's;
Dire et juger qu'en tout e'tat de cause, les socie'te's TF1 et LCI ne justifient nullement des droits de diffusion sur les contenus qu'elles n'auraient pas produits;
Par conse'quent, de'clarer les socie'te's TF1 et LCIirrecevables à agir en application des dispositions de l'article L.216-1 du Code de laProprie'tè Intellectuelle;
Constater queles socie'te's demanderesses nejustifient d'aucundroit exclusif d'exploitation opposable à YouTubeausensdel'articleL.331-1 duCodedelaProprie'te'Intellectuelle;
Direet juger queles demanderesses sont irrecevables a'agirsur le fondement de la concurrence de'loyale et parasitaire faute de justifier de l'e'tendue des droits qu'elles invoquent.
Sur le fond, Constater que l'activitè de la socie'tè YouTube dans le cadre de l'exploitation du site accessible notamment a'l'adresse www.youtube.com consiste à stocker, en vue deleur mise à disposition dupublic, des vide'ospour lecomptedes utilisateurs;
3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 8 Constater que la socie'tè YouTube LLC n'est nullement à l'originedes contenus mis en lignepar les utilisateurs desaplate-forme;
Dire et Juger quecette activitè constitue une activitè de stockage pour mise à disposition du public au sens de l'article 6-I-2 de la loi n° 2004-575du 21 juin 2004pourlaConfiancedansl'Economie Nume'riqueet que la responsabilitè de la socie'tè YouTube nepeut être engage'e qu'en cas de manquement aux obligations mises à sa charge par l'article6-I-2delaLCEN;

De'bouter en conse'quence les demanderesses de leur demande d'expertisetechnique;
Constater que lasocie'tè YouTubeLLC a syste'matiquement et avec diligence traitè les notifications qui lui ont e'tè adresse'es par les demanderesses et ce, de's qu'elleaeu connaissancedeleurs demandes;

Dire et juger que l'action en contrefaçon et en concurrence de'loyale et parasitaire initie'e par les socie'te's TF1,LCI, e-TF1,TF1 VIDÉOet TF1 INTERNATIONALest mal fonde'e a'l'encontrede la socie'tè YouTube LLC;
Dire et Juger quela responsabilitè de la socie'tè YouTube ne saurait être engage'e du seul fait de la remise en ligne par les internautes d'un contenulitigieux pre'ce'demment notifie'et retire';
Constater que la socie'tè YouTubeLLC a, de's le25avril 2008,proposè aux demanderesses de recourir aux technologies dont elle dispose en matie'redereconnaissancedecontenus ("Content Identification"),afin de pre'venir la mise en ligne futuresur le site YouTube de copies non autorise'es des contenusrevendique's;
Prendre acte de ce que les demanderesses indiquent avoir souscrit le 16 de'cembre 2011 au «Contrat d’identification et de gestion de contenu » propose'parlasocie'te'YouTubeet qu’enconse'quenceellesge'reront de'sormaiselles-mêmesdanscecadrecontractuelleretraitoule maintien des contenus leurappartenant via la technologie «Content ID»;
Dire et juger en conse'quenceque les mesures de retrait, d’interdiction et de «filtrage »sollicite'es par lesdemanderesses sont devenues sans objet et qu’il n’yapas lieu deles prononcer;

Constater subsidiairement que les mesures de retrait, d'interdiction et de « filtrage » sollicite'es par les demanderesses sont des mesures d'injonction ge'ne'rales et inde'termine'es qui s'apparenteraient, si elles e'taient prononce'es,a'un arrêt dere'glement;

Constaterqu'envertudel'article 6-I-7 la LCEN du21juin2004,le juge peut seulement ordonner à un prestataired'he'bergement une "activitè de surveillancetemporaireet cible'e"sur des contenus identifie's;
Constater qu'une telle activitè de surveillancedoit ne'cessairement être limite'edansletemps, quant a'son objet,aux fichiersconcerne's,ainsi qu'aux auteurs des mises en lignelitigieuses;
Dire et Juger en conse'quenceque la mesure d'interdiction ge'ne'rale pour l'avenir sollicite'e par les demanderesses de'passeles pouvoirs confe're's au jugepar laloi;
De'bouter en conse'quence les demanderesses de leurs demandes dece chef;

A titre subsidiaire, Surseoir à statuer dans l'attente del'arrêt que rendra laCour de Justice de l'Union Europe'ennesur renvoi pre'judiciel du Tribunal de Premie're Instancede Bruxelles dans l'affaireSABAM / Netlog, NR. 09/8306/A;

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 9 A titre tre's subsidiaire, Dire et juger que la socie'tè YouTube LLC ne saurait être condamne'eà indemniser les demanderesses qu'à hauteur de la faute qu'elle aurait commise à supposer qu'il e'tait de'montrè qu'elle n'a pas retirè promptement un contenu dûment notifiè et ne saurait êtrecondamne'e à indemniser unequelconque atteinte auxpre'tendus droits d'auteur, droits voisinset droits dediffuseurs des demanderesses;
Dire et juger que les demanderesses ne de'montrent pas le pre'judice qu'elles invoquent et les de'bouter en conse'quence de toutes leurs demandes d'indemnisation;
Dire et juger que les mesures de publication sollicite'es sont disproportionne'es et non justifie'es et de'bouter les demanderesses de leurdemandedecechef;

De'bouter les demanderesses de toutes leurs demandes, fins et conclusions;
Condamner solidairement les demanderesses à verser a'lasocie'tè YouTube LLC la somme de 100.000 euros au titre de l’article 700 du CodedeProce'dureCivile;
Condamner les demanderesses aux de'pens dont distraction au profit du Cabinet HERBERT SMITH LLP, en application de l'article699 du Code de Proce'dure Civile.
Les socie'te's du groupe TF1 ayant signè le 16 de'cembre 2011 un contrat relatif à leur participation au programme Content ID de lasocie'tè YouTubequi permet d’identifier les contenus qui nedoivent pas se retrouver sur le site de la socie'tè de'fenderesse, aucun fait de contrefaçon n’est alle'guè poste'rieurement à cette date.

La clôturea e'te'prononce'e le8 fe'vrier 2012.

MOTIFS Sur les finsdenon recevoirauregarddudroitd’auteur.

La socie'tè YouTube a soulevè une fin denon recevoir a'l’encontre des demandes des socie'te's TF1 au motif que ces dernie'res n’avaient nullement identifiè dans leur assignation introductive d’instanceles contenus qui seraient repris sur son site.

Les socie'te's TF1 ont re'pondu qu’elles avaient annexè une grille de leur programme pourla pe'riode du 17 novembreau 7 de'cembre2007 et que lasocie'te'YouTubeconnaissait tre's bien les contenus reproche's.

Or, les termes du litige ne sauraient re'sulter des pie'ces verse'es en annexe aux de'bats et il ne peut de ce fait être renvoyè aux proce's-verbaux de constat, et notamment aux captures d'e'cran faites par l'huissier instrumentaire pour de'terminer pre'cise'ment la liste des oeuvres dont la contrefaçon est alle'gue'e.

Il appartient aux demanderesses de circonscrire le litige, delister pre'cise'ment les programmes ou contenus sur lesquels elles pre'tendent de'tenir des droits, de pre'ciser e'mission par e'mission quandelles ont e'tè diffuse'es, e'ventuellement le nume'ro de l’e'pisode quand il s’agit de 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 10 se'ries ou d’e'missions pe'riodiques, et de mettre en concordance ces contenus ou programmes avecles captures d’e'cran faites par l’huissier constatant, depre'ciser e'galement le fondement juridique applicable à chaquesocie'tè et chaque type de contenu d’unepart pour permettre au tribunal destatuer en droit et d’autre part et surtout pourpermettrea'la partie de'fenderessede se de'fendre, et ce en application du principe du contradictoire et du droit à un proce's e'quitable.

Dansleurs e'critures poste'rieures,les socie'te's demanderesses ont fait valoir que la socie'tè YouTube e'tait irrecevable à soulever la fin de non recevoirpour de'faut dequalite'a'agirapre's avoiraccepte'deretirer le contenusignale'par elles-mêmes.

La socie'tè YouTubea re'pondu que leretrait des contenus litigieuxne valait pas reconnaissance dela qualitè à agir de celui qui le demande.

L’article 123 du Code de proce'dure civile dispose que les fins de non recevoirpre'vues à l’article122 du Codedeproce'dureciviledont le de'faut d’inte'rêt à agir, peuvent être propose'es en tout e'tat de cause sauf lapossibilite'pourlejugedecondamner a'des dommages et inte'rêts ceux qui se seraient abstenus dans une intention dilatoire de les soulever plus tôt.

En conse'quence, le caracte're tardif de la fin de non recevoirsouleve'e par lasocie'tè YouTuben’est pas un motif pour larejeter.

Dans des conclusions encore poste'rieures, les socie'te's demanderesses ont listè lese'missionsreprisessurlesiteYouTube,et ont indiquè quelles e'taient les e'missions qui constituaient des programmes produits en propre parla socie'te'TF1 et la socie'tè LCI, les e'missions produites par des tiers et diffuse'es par les socie'te's demanderesses et les e'missions produites parcertaines socie'te's demanderesses. Elles ont ainsi limitè et circonscrit leurs demandes.

La socie'tè YouTubeasouleve'des finsdenon recevoirsur le fondement du droit d’auteur, del’articleL216-1 du Codedela proprie'tè intellectuelle et enfin sur le fait que le cumul de ces fondements serait impossible.

Ainsi, afin de pouvoir juger si les pre'cisions des socie'te's demanderesses sont suffisantes pour identifier les contenus litigieux reproche's a'la socie'tè YouTube, il convient de statuerselon la qualitè des socie'te's demanderesses et selonles fondementsinvoque's.

Pourla socie'te'TF1 VIDÉO Lasocie'te'TF1 Vide'o avait dansunpremier tempsverse'aux de'bats la liste des programmes de son catalogue exploite's en vide'o et en vide'o à la demande(VOD) - (ses pie'ces 20.1 a'20.3).

La socie'tè YouTube avait soulevè l'irrecevabilitè des demandes sur le fondement de l'articleL.215-1 du Code de la proprie'te'intellectuelle, au motif que de telles listes nesont pas de nature à de'montrerla qualitè de TF1 Vide'o sur ces programmes ni même la date à laquelle ils auraient e'tè fixe's et distribue's.
3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 11 Aux termes de ses conclusions en re'plique, la socie'tè TF1 VIDÉO revendiquede'sormais des droits deproducteursur seulement trois programmes :"Barbapapa", "Scary Movie", et "Grand galop" pour lesquels elle produit les extraits des contrats vide'o et VOD constate's par huissier (sa pie'ce n°190).
La socie'tè YouTube soutient encore que la seule communication d'extraitsdes contrats rendimpossiblela ve'rification qu'aucuneclause du contrat n'empêche la socie'tè TF1 VIDÉO d'exercer l'action en contrefaçon, à la supposer de'tentrice des droits exclusifs d'exploitation fautedede'montrerquelesdroitsd'exploitationqu'elleauraitacquis incluent les droits relatifs à la communication en ligne et que l'exclusivite'acquisesurces droits couvre la pe'riodependant laquellele contenu ae'tè constatè comme disponible sur le site de YouTube.
Sur ce Leproce's-verbal deconstat dresse'a'larequête de TF1 VIDÉO à ladate du 16 mars 2011 - pie'ce n°190 de lasocie'tè demanderesse-e'tablit que cette socie'tè est titulaire des droits d’exploitation vide'ographiques et en vide'o à la demande (VOD), en France notamment, portant sur lase'rie audiovisuelled’animationci-apre's de'signe'es ;

« BARBAPAPA » - trois se'ries de respectivement 50, 45 et 50 e'pisodes dechacun5 minutes.

Il ressort de lalecturedes pie'ces mises au de'bat que ;

La socie'tè TF1 Vide'o aconclu avec unesocie'tè AT VIDÉO un contrat d’exploitation vide'o datè des 5 et 20juillet 2005duprogrammedont le titre est BARBAPAPA, se'rie 1, 2 et 3.

Les 17 mars et 9 avril 2009, un contrat d’exploitation des droits VOD ae'te'signe'entreles mêmes socie'te's.

L’article L215-1 du Codede la proprie'tè intellectuelle dispose ;

"Le producteur de vide'ogrammes est la personne, physique ou morale, qui a l'initiative et la responsabilitè de la premie're fixation d'une se'quence d'images sonorise'eou non.
L'autorisation du producteur de vide'ogrammes est requise avant toute reproduction, mise à la disposition du public par la vente, l’e'changeou lelouage, ou communicationaupublicdeson vide'ogramme. (…) L'articleL.331-1la. 3duCodedelaProprie'te'Intellectuelledispose quant à lui que ;

"Le be'ne'ficiaire valablement investi à titre exclusif, conforme'ment aux dispositions du livreII(relatif auxdroits voisins)d'un droit exclusif d'exploitation appartenant à un producteur de phonogrammeou de vide'ogramme, peut, sauf stipulation contraire du contrat de licence, exercer l'action en justiceautitre de ce droit. L'exercicedel'action est notifie'auproducteur".

L’analyse de l’extrait extrêmement succinct du premier contrat qui comme le souligne la socie'tè YouTube nedonne aucun renseignement sur unee'ventuelle exclusivite'consentiepar lasocie'te'ATa'lasocie'tè TF1 Vide'o, e'tablit que c’est la socie'tè AT VIDÉO qui serait la personne 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 12 morale qui apris l’initiative et la responsabilitè de la premie're fixation decetteoeuvre, qu’elleest donclaproductriceduvide'ogramme litigieux et qu’elle n’a fait que consentir des droits d’exploitation vide'o du programme BARBAPAPA, se'rie 1, 2 et 3 a'la socie'te'TF1 Vide'o.

Deplus cettede'finition minimalistedes e'pisodes du programme BARBAPAPA,se'rie1, 2et 3 nemet nideletribunal ni la socie'tè YouTubeen mesuredeve'rifier quels e'pisodes seraient repris surlesite de la socie'tè YouTube.

La lecture de l’extrait du second contrat signè les 17 mars et 9avril 2009 e'tablit de plus fort qu’au jour des proce's-verbaux de constat re'alise's en septembre et de'cembre 2007, pre'alablement à l’introduction de l’instance, la socie'tè TF1 Vide'o n’e'tait pas titulaire des droits d’exploitation VODdeceprogrammeet rien n’est e'tabliquant à l’exclusivitè de ces simples droits d’exploitation.

Lasocie'te'TF1 Vide'o est doncirrecevableconcernant leprogramme BARBAPAPA, se'rie1, 2 et 3 sur le fondement de l’article L 215-1 du Code de la proprie'tè intellectuelle.

Elle ne de'montre pas davantage sur le fondement de l’articleL331-1 aline'a 3 être investie d’un droit exclusif d’exploitation des vide'ogrammes, qu’aucune clause du contrat ne lui interdit d’agir en lieu et place du titulaire du droit et avoir notifie'l’action au titulairedudroit avant d’avoir initiè son action en justice.

Aucunedes trois conditions contenues a'l’articleL331-1 aline'a3 du Codedelaproprie'te'intellectuellen’e'tant remplies,elleest irrecevable a'agirsur cefondement .

Pour ce qui est des programmes «SCARY MOVIE 3 »et «GRAND GALOP », un proce's-verbal comple'mentaire en date du 31 mars 2011 – pie'cen° 204 de la socie'tè demanderesse atteste qu’un “videogram exploitation agreement” de 17 pages e'tè conclu les 25octobre et 14 novembre 2005 entre la socie'te'EATON FILMS et la socie'tè TF1 VIDÉOportantsur le programme SADDLE CLUB/ GRAND GALOP, qu’un “licence agreement” de 5 pages a e'tè conclu le 16 avril 2004 entre la socie'te'MIRAMAX FILM CORPORATION et la socie'tè TF1 Vide'o portant sur le programmeSCARY MOVIE 3 .

L’analyse de l’extrait dechacun de ces contrats qui ne donneaucun renseignement sur une e'ventuelle exclusivitè consentie par les socie'te's EATON FILMS ou MIRAMAX FILMS a'lasocie'te'TF1 Vide'o,e'tablit que cesont les socie'te's EATON FILMS ou MIRAMAX FILMS qui sont les personnes morales qui ont pris l’initiativeet laresponsabilitè delapremie'refixationdecetteoeuvre, qu’elles ont donc seules la qualite'de productricedes vide'ogrammes litigieux au sensdel’article L215-1 du Code de laproprie'tè intellectuelle et qu’elles n’ont fait que consentir des droits d’exploitation vide'o des programmes «SCARY MOVIE 3 »et «GRANDGALOP »à la socie'tè TF1 Vide'o.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 13 Deplus,aucunede'finition n’est donne'edes e'pisodes exploite's par la socie'tè TF1 Vide'o dansce cadrece qui est ne'cessaire s’agissant de se'ries contenant plusieurse'pisodes et durant sur plusieurs saisons, faute de quoi, ni de le tribunal ni la socie'tè YouTuben’est en mesure de ve'rifier quels e'pisodes seraient repris sur le site de lasocie'tè YouTube.

Contrairementà cequesoutient la socie'tè TF1 Vide'o, elle n’est pas ayant droit des producteurs de vide'ogrammes car elle n’a acquis qu’un droit d’exploitation dont on ne sait s’il est exclusif.

La socie'tè TF1 Vide'o est donc irrecevable concernant les programmes «SCARY MOVIE 3 » et «GRAND GALOP » sur le fondement de l’articleL215-1 du Codede la proprie'tè intellectuelle.

Elle ne de'montre pas davantage sur le fondement de l’articleL331-1 aline'a 3 être investie d’un droit exclusif d’exploitationdes vide'ogrammes, qu’aucune clause du contrat ne lui interdit d’agir en lieu et placedutitulairedudroit et avoir notifiè l’action au titulaire dudroit avant d’avoir initiè son action en justice.

Aucunedes trois conditions contenues à l’article L331-1 aline'a 3 du Codedelaproprie'te'intellectuellen’e'tant remplies,elleest irrecevable a'agirsur cefondement .

Pourla socie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS LA SOCIÉTÉ TF1 DROITS AUDIOVISUELS a communique', à l’appui de l’assignation de'livre'e à YouTube en mars 2008, la liste des programmes, essentiellement des films cine'matographiques, sur lesquels elle de'tenait des droits d’exploitation - sa pie'ce n°21 et notammentlesfilms« LAMÔME»,« NOS 18ANS», « HALLOWEEN».

Encoursdeproce'dure, lasocie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS a verse'aux de'bats un constat d'huissierdu 16 mars 2011 de consignation partielle des contrats d'achat des films "Halloween", "La Môme", "Brice de Nice" et "Nos 18 ans" dont elle revendique avoir acquis les droits exclusifs d'exploitation (Pie'ce n°189) ainsi qu'unproce's-verbal dressè le 31 mars 2011 relatif au film "hypertension" (Pie'ce n°205).
La socie'tè YouTube conteste le droit d’agir de la socie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELSpourle filmLA MÔMEfaute d’avoir agi conjointement avecl’autreco-producteur, et pourles autres filmsfaute d’e'tablir avoir des droits exclusifs d'exploitation.

Sur ce Lefilm LA MÔME Il ressort des pie'ces verse'es au de'bat que la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS alaqualite'deco-productricedecefilm.

En conse'quence et du fait des droits indivis des co-producteurs sur l'ensemble de l'oeuvre, la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS qui 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 14 ne de'montre pas avoir notifiè au co-producteur l’assignation et ne produit pas au de'bat, la clause du contrat qui lui permettrait d’agir seule, est irrecevable à agir seule en contrefaçon.

Lasocie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS dispose des droits d’exploitation vide'o decette oeuvreselon le proce's-verbal deconstat dressè par M° Lavaud, mais aucune indication n’est donne'e sur l’exclusivitè ni sur la premie're fixation de l’oeuvre.

Elle ne de'montre pas davantage sur le fondement de l’article L331-1 aline'a 3 être investie d’un droit exclusif d’exploitation des vide'ogrammes, qu’aucune clause du contrat ne lui interdit d’agir en lieu et placedutitulaire du droit et avoir notifiè l’action au titulairedudroit avant d’avoir initiè son action en justice.

Aucunedes trois conditions contenues à l’article L331-1 aline'a3 du Codedelaproprie'te'intellectuellen’e'tant remplies,elleest irrecevable a'agirsur cefondement .

Le film "Halloween" Ledocument contractuel mis au de'bat e'tablit quelasocie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS dispose des seuls droits d'exploitation en salles (le document 189 indique seulement un instrument de transfert entre le conce'dant -inconnu- et la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS signe'le 17 octobre20007, et ne mentionne la cession d'aucun droit d'exploitation exclusive de sorte que TF1 DROITS AUDIOVISUELS ne peut être conside're'ecomme recevable à agir en contrefaçon sur le fondement des droits d'auteur.
Lefilm NOS 18 ANS.

Aucundocumentn’e'tablit la qualitè deproducteur de lasocie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS ; la pie'ce189 de'montreseulement quela socie'tè RECTANGLE PRODUCTIONS a conce'dè le 6 août 2007 l’exploitation des droits vide'o à la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS sansqu’aucune'le'ment neviennepre'ciser l’exclusivitè ou pas de cette cession de sorte que la socie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS est irrecevable comme producteur d’oeuvres audiovisuelles ou devide'ogrammes.

Le film Hypertension.

Lasocie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS verse au de'bat unproce'sverbal comple'mentaireen datedu 31 mars 2011 – pie'ce n°205.

Il ressort de cet extrait quelasocie'te'LAKESHORE ENTERTAINMENTGROUPLLC asignè avecla socie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS le 2 fe'vrier 2006 un contrat de distribution.

Aucunautree'le'mentn’e'tantverse'aude'bat,ilapparaîtquelasocie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS est irrecevable à agir en qualite'de producteur de ce film dont elle n’est quele distributeur en France sans queletribunal sachesic’est a'titreexclusifoupas.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 15 Pour lasocie'tè e-TF1 Lasocie'te'e-TF1, filiale « nouveaux me'dias »duGroupeTF1,expose qu’elle est habilite'e à e'diter et à distribuer les contenus des socie'te's du Groupe, des services, sur Internet, à destination des terminaux mobiles et sur IPTV(te'le'visionsur Internet)et qu’elleexploite notamment le portail tf1.fr ; que sur lape'riodeconside're'e, le site tf1.fr a proposè aux internautes de voir ou revoir en te'le'vision de rattrapage et/ou VOD gratuite, nombred’e'le'ments de lagrille de TF1 dans tous les genres de programmes et notamment les journaux d’information et les e'missions de flux, programmes dete'lè re'alitè et magazines, les mêmes contenus auxquels les internautes pouvaient acce'der surlesiteYouTubeou'ils s’ytrouvaient defaçon illicite.

Lasocie'tè YouTube re'pond quelasocie'te'e-TF1 qui sepre'sentecomme e'ditrice du site TF1.fr chargè de diffuser sur Internet des contenus diffuse's sur la chaîne et qui pre'tend elle aussi avoir acquis des droits exclusifs d'exploitations sur des oeuvres, n'identifie aucune de ces oeuvres pas plus qu'elle ne verse aux de'bats un quelconque contrat de cession.

Le tribunal constate quela socie'te'e-TF1 se contente de proce'der par voied’affirmation car letribunal nesait pas quandcettesocie'te'ae'tè cre'e'eet aurait commencè a'e'diter des contenus diffuse's d’abordpar la socie'tè TF1 ou la socie'tè LCI, qu’aucune grille des programmes diffuse's par cette socie'tè n’est verse'e au de'bat ; qu’aucun contrat de cessionà son profit n’est davantage mis au de'bat desortequelasocie'tè e-TF1 est irrecevable à agir faute de de'finir les contenus repris et diffuse's sur son site.
Pour les socie'te's TF1 et LCI sur lefondement del’articleL216-1 du Codedela proprie'te'intellectuelle.

L’article L216-1 du Codede la proprie'tè intellectuelle dispose dans son aline'a 1 que: "Sont soumises à l’autorisation de l’entreprise de communicationaudiovisuellela reproduction des es programmes,a insi que leur mise à la disposition du public par vente, louage ou e'change, leur te'le'diffusion et leur communication au public dans un lieu accessiblea'celui-ci moyennant paiement d’undroitd’entre'e" Il n’est pas contestè quela socie'te'TF1 et la socie'tè LCIsont toutes deux des entreprises de communication audiovisuelles et qu’elles remplissent donc la premie're condition.

Elles ont versè a'l’appui de leur assignation des grilles de programmes pour la pe'riode du 17 novembre au 7 de'cembre 2007 pour la socie'tè TF1 et pourlape'riode2007-2008pour lasocie'te'LCI. Ces documents sont des documents internes et non des grilles diffuse'es dansdes journaux de'die's aux programmes dete'le'vision.

Lasocie'tè YouTube conteste la validitè de cetteproduction depie'ces, soutient que seuls les programmes produits par les socie'te's de 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 16 communication audiovisuelle peuvent être prote'ge's parcet article et enfin queles e'missionsdoivent avoire'te'diffuse'es.

Lasocie'te'TF1 et lasocie'te'LCI font valoir que la notion deprogramme inte'gre toutes les e'missions diffuse'es parelles, celles dont elles ont acquis les droits et qui n’ont pas encore e'tè diffuse'es comme celles qu’elles produisent elles-mêmes.

Sur ce.

Le tribunal constatequel’articleL216-1 du Codedelaproprie'tè intellectuelleissu d’uneloi du 3 juillet1985qui ainte'gre'dansle dispositif le'gislatif national l’article 13 de la convention de Rome du 26 octobre 1961, ne comprend aucune de'finition de la notion de programme et que la lecture des travaux parlementaires ne donne aucun renseignement comple'mentaire.

Il cre'e un droit voisin en faveur des entreprises de communication audiovisuellepourgarantir leurs investissements, defaçoncomparable au droit sui generis des producteurs de base de donne'es, en instituant un re'gime de responsabilite', la faute re'sultant de l’absenced’autorisation donne'e a'la mise à disposition du public des programmes dans certaines conditions.

Il apparaît que la notion de programme d’une entreprise de communication audiovisuelle a e'tè de'finie comme suit par la doctrine ;

unee'missionou unesuited’e'missions constitue'es designes,sons, images, ou donne'es de toute nature n’ayant pas le caracte're de correspondance prive'e.

Ainsi, c’est bien l’investissement qui est prote'gè car la de'finition donne'e du programme exclut d’une part la notion d’originalitè des oeuvres diffuse'es par l’entreprisedecommunication audiovisuelle puisque seuls sont en cause les signaux, sons et images constituant l’e'mission ou le programme et d’autre part impliquequeleprogramme est constituè d’oeuvres e'ventuellement produites parl’entreprise de communication audiovisuelle pour lesquelles elle n’avait pas besoin de cet article pour obtenir uneprotection mais e'galement decelles acquises aupre's detiers.

En revanche et contrairement à cequesoutiennent lesocie'te'TF1 et la socie'tè LCI, pour be'ne'ficier du re'gime de l’article L 216-1 du Code de laproprie'te'intellectuelle, les programmes doivent bien avoire'tè diffuse's une premie're fois par l’entreprise de communication audiovisuelle carc’est bien la reprise sans autorisation des e'missions telles que de'finies plus haut qui est fautive et non du contenu en tant que tel cequi ne'cessite une premie'rediffusion.

Enconse'quence, il est ne'cessairequelasocie'te'TF1 et lasocie'te'LCI identifient pre'cise'ment les e'missions telles que diffuse'es par elles pour que tant la socie'tè YouTube que le tribunal sache quels e'pisodes d’une se'rieont e'tè diffuse's et a'quelledate, quel journal te'le'vise'ae'te'diffusè et à quelle date.

* * * 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 17 La socie'tè LCIreprenddans un tableau re'capitulatif dans ses dernie'res e'critures, sept e'missions appartenant à la grille 2007-2008 (pie'ce 29) produite au de'bat, reprises dans des proce's-verbaux de constat des 19 mai et 17 septembre2008 (pie'ces 38 et 80) quiconstatent leurpre'sence sur le site de la socie'tè YouTube.

Elle ajoute quela pre'sence du logo LCIsuffit à e'tablir qu’il s’agit bien d’une oeuvre diffuse'e par elle.

La socie'tè YouTube re'pond que le logo n’apparaît pas sur toutes les vide'oslitigieuses.

La grille des programmes 2007-2008 (pie'ce 18) est un document interne qui liste les heures dediffusion des e'missions de la semaine et du weekend, ils’agit d’un documentge'ne'ral qui est insuffisant a'luiseul à identifier les e'missions diffuse'es par la chaîne notamment s’agissant de formats qui se re'pe'tent de semaine en semaine.

Les autres documentsverse's au de'bat sont un dossier de pressedela socie'tè LCI et ses bilans d’activitè de'pose's aupre's du CSA et sont sans inte'rêt pourlade'finition des programmes delachaîneau regard dela de'finitiondes programmes.

Lapie'ce 188 de lasocie'te'LCIe'tablit seulement quelasocie'te'LCI serait co-producteur avec la socie'tè OSEO de l’e'mission OSER ENTREPRENDRE ce qui n’e'tablit pas que cette e'mission a e'tè diffuse'e par lasocie'te'demanderesse, encoremoinsquels e'pisodes.

Les proce's-verbaux verse's au de'bat sous les nume'ros 38 et 40 sont relatifs à des e'missions dont la socie'te'TF1 indique être le diffuseur et neconcernentpaslese'missionsdelasocie'te'LCI.

Les documents produits sous la pie'ce24 et ses annexes ne sont quedes tableaux re'alise's par la socie'tè TF1 et la socie'tè LCIa'partirdes proce'sverbaux deconstat dresse's et n’e'tablissent pas les droitsdelasocie'tè LCIsur les e'missionsqu’ellepre'tendavoirdiffuse'es.

En revanche, leproce's-verbal deconstat dressè le 17septembre2008 produit en pie'ce 57 et le proce's-verbal de constat dressè le17 janvier 2011 produit en pie'ce 132 e'tablissent que sur les vide'os mises en ligne sur lesiteYouTube, lelogo deLCIapparaît.

Cependant,lese'missionspourlesquelleslasocie'te'LCIrevendique l’application de l’article L 216-1 du Code de la proprie'tè intellectuelle, telles que liste'es en page 19 et 20 deses dernie'res e'critures, sont en nombresupe'rieura'celles pour lesquelles lamentiondulogo dela chaîneapparaîtdesortequeletravaildetri et d’analysene'cessaire permettant d’identifier les e'missions diffuse'es par la chaîne LCIsous son logo et pourlesquelles certaines vide'osseretrouvent sur lesite YouTuben’apas e'te're'alise'mettant le tribunal et lasocie'tè de'fenderessedansl’incapacite'dedire quelles e'missionsont e'tè diffuse'es à une date donne'e par la socie'tè LCI et peuvent donc être qualifie'es deprogrammes au sens de l’articleL216-1 du Codedela proprie'te'intellectuelleet quelles nebe'ne'ficient pas decette pre'somption.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 18 Enfin, aucune pre'somption de titularitè n’est pre'vue pourbe'ne'ficier de la protection institue'e par cet article et il appartient comme en matie're de producteur debases de donne'es, à celui qui re'clame cette protection de de'montrer l’existencedu programme et la preuve de leur diffusion ante'rieureà la reprise alle'gue'e.
Lasocie'te'LCIserade'clare'eirrecevable en ses demandes sur le fondement de l’article L216-1 du Code de laproprie'te'intellectuelle.

* * * La socie'tè TF1indique dans un tableau re'capitulatif inte'grè dans ses e'critures les e'missionsqu’elleaurait diffuse'es et averse'au de'bat la grille de ses programmes datant du 17 novembre2007 au 7 de'cembre 2007 ; elle ajoute quela pre'sence de son logo dans les proce's-verbaux de constat suffit à e'tablir qu’il s’agit bien d’e'missions diffuse'es par elle.

Tout d’abord, la grille deprogramme verse'eau de'bat est ancienneet e'manede la socie'tè TF1 elle-même desorte qu’elle est insuffisante à elleseulea'e'tablir qu’ils’agit bien des programmes te'le'diffuse's par la socie'tè TF1.

A supposer même que cette grille soit suffisante, il apparaît que pour ce qui est de l’e'mission Star Academy, des nume'ros des e'pisodessont mentionne's, nume'ros qui nesont pas repris dansles e'critures dela demanderesse pour e'tablir une correspondance entre leurdiffusion et les vide'os mises en ligne sur le site YouTube desorte que letribunal ne peut ve'rifier la correspondance entre l’e'pisode diffusè et la reprise sur le site de la socie'tè YouTube.

Enfin, il ressort de lalecture des pie'ces 38 et 40 et de ses annexes que contrairement a'ce que soutient la socie'tè TF1, le logo TF1 n’apparaît pas sur les vide'os mises en lignesur le site YouTube(en dehors du journal te'le'visè pourquelques vide'os que la socie'tè demanderesse ne s’est pas donnè la peine delister pre'fe'rant renvoyer dans un tableau à ces mises en demeure et aux proce's-verbaux de constat sans proce'der à la moindreanalyse laissant ce soin au tribunal) ; que ce sont les logos des e'missions litigieuses qui apparaissent dans le proce's-verbal de constatet sesannexesa'savoirStarAcademy,îledelatentation,Koh Lanta, Secret Story, la me'thode Cauet, sept à huit, Cauet retournea'la te'le', les enfants de late'le', 50 minutes inside, 120 minutes de bonheur...

La socie'tè TF1 ne peut doncsedispenser d’e'tablir pre'cise'ment e'mission par e'mission ou programme par programme ce qu’elle a diffuse', d’en donner les re'fe'rences afin de pouvoir ve'rifier s’il s’agit d’e'missions ayant e'tè diffuse'es par elle et à quelle dateafin d’e'tablir larecevabilitè deses demandes au regarddel’articleL216-1 du Code de laproprie'tè intellectuelle.

A de'faut d’avoir pris le soin d’identifier les e'missions de ses programmes,lasocie'te'TF1 serade'clare'e irrecevablea'agirsur le fondement de l’article L216-1 du Code de laproprie'te'intellectuelle.

Pour ce qui est des programmes sportifs, la socie'tè TF1 verse au de'bat untableau des e'missionspourlesquelles ellepre'tendavoir des droits exclusifs ;

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 19 -ÉVÉNEMENTSSPORTIFS -DROITSDE DIFFUSION exclusifsdeTF1 TF1 Programmes non retire's promptement par YouTube Datedela mise en demeure Proce's verbal de constat de la pre'sencesur le site YouTube France/Costa Rica 27/05/2010 (pie'ce 109) 01/06/2010 (pie'ce 110) Afrique du Sud/ Mexique - 11/06/2010 (pie'ce 111) - 12/06/2010 (pie'ce 113) - 14/06/2010 (pie'ce 112) - 15/06/2010 (pie'ce 114) Argentine/ Nige'ria 12/06/2010 (pie'ce 113) 15/06/2010 (pie'ce 114) Alge'rie/Slove'nie 13/06/2010 (pie'ce 115) 16/06/2010 (pie'ce 116) Angleterre/USA 13/06/2010 (pie'ce 117) 16/06/2010 (pie'ce 116) F1 à laUne 24/04/2009 (pie'ce 104) 28/04/2009 (pie'ce 106) Grand prixdeF1 25/05/2010 (pie'ce 107) 01/06/2010 (pie'ce 108) Elle produit par ailleurs des extraits du sitedeprogrammeTVExpress ou TV Envie e'tablissant la diffusion deces matches et fait valoir que les contrats de cession ne peuvent être verse's au de'bat en raison de leur caracte'reconfidentiel.

La socie'tè YouTubeindique quefaute de produire la cession exclusive des droits, lasocie'te'TF1 serait irrecevable sur le fondement del’article L216-1 du Code de laproprie'tè intellectuelle.

Or, sur ce fondement , il suffit que la socie'tè TF1 identifie les e've'nementssportifs encause, leurdatederetransmission au public atteste'e par les programmes de te'le'vision et la reprise de ces programmes sur lesite de lasocie'tè YouTube pour être recevable.

Lasocie'tè TF1 est doncrecevablea'agirsur lefondement des 7 e'missions cite'es plus haut sur le fondement de l’article L216-1 du Code de la proprie'tè intellectuelle.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 20 Sur le fondement du droit d’auteur A-la socie'te'TF1 et ses demandes relatives aux e'missions qu’elleditproduireen propre.

Lasocie'te'TF1 indiqueêtrela productrice decertaines e'missionsqu’elle produirait en propre, a'savoir le Journal Te'le'visè et l'e'mission intitule'e "Les Coulisses de l'e'conomie" et acque'rir les droits de diffusion relativement à touts les autres programmes qu'elle diffuse.

La socie'tè YouTube conteste les droits de producteur de la socie'te'TF1 sur ces deux e'missions faute d’e'tablir ses droits sur ces e'missions et leur caracte'red’oeuvres audiovisuelles.

Il convient de constater que la socie'tè TF1 ne de'montre pasqu'elle produit en propre le journal te'le'visè ou les coulisses de l’e'conomie.

Elle se contente d’affirmer ce fait et ne verse au de'bat que des plaquettes depre'sentation desa chaînedont lecontenun'est pas denaturea'e'tablir une telle qualite', elle ne verse aucun ge'ne'rique des journauxte'le'vise's incrimine's permettant d’e'tablir qu’elleest bien leproducteurdecette e'mission.

Elle n’explique pas en quoi le journal te'le'visè ou l’e'mission le journal de l’e'conomie constitueraient selon elles des oeuvres audiovisuelles au sens du Code de laproprie'tè intellectuelle et notamment leur caracte're original.

En conse'quence , lasocie'tè TF1 serade'boute'e de ses demandes fonde'es sur ces deux e'missions.

Pour les mêmes raisons,elle n’e'tablit pas davantagequ’elleserait le producteur de vide'ogrammes concernant ces deux e'missions et elle sera de'clare'eirrecevablesurlefondement del’articleL 215-1 du Code dela proprie'te'intellectuelle.

B- la socie'te'TF1 et ses demandes relatives aux e'missions qu’elleditacque'riraupre's detiers.

La socie'tè TF1 indique quelle a acquis à titre exclusif des programmes aupre's de tiers ou aupre's de ses filiales de sorte qu’elle est investie du droit d’agir comme ayant droit des socie'te's titulaires des droits sur ces e'missions;

"Bobl'Eponge", "Totally Spies", "Le Droit deSavoir","LaRouedeLa Fortune", "Les Enfants de la Te'le'", "50min Inside", "Te'le'foot", "Une Familleen Or", "Attentiona'lamarche", "Sansaucundoute", "LeJuste prix", "Nice people", "Les Fre'resScott","Les 100plusgrands…", "Combien ça coûte?", "Auto-Moto", "Ushuaïa", "Julie Lescaut", "120 minutesde Bonheur","A prendre ouà laisser", "Sansaucun doute", "Confessions intimes", "Haute de'finition", "Les pingouins de Madagascar","Enquêtes et re've'lations", "Qui sera le meilleur ce soir?", "Quisera lemeilleur sosie?"," Les 30 histoireslesplusextraordinaires", 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 21 "Au field de la nuit", "Tournez mane'ge", "Les 30 histoires les plus myste'rieuses","La soire'e de l'e'trange", "Le plus grand quizzde France", "C'estquoil'amour?”, "2H de rire avec GadElmaleh".

Il ressort des pie'ces verse'es au de'bat que la socie'tè TF1 ne de'montre pas *d’une partavoir acquis à titre exclusif les droits de diffusion des e'missions litigieuses, l’ensemble des extraits decontrats verse's au de'bat sous forme de constat d’huissier sont particulie'rement parcellaires et ne donne aucun renseignement surcepoint, *de deuxie'me part avoir acquis les droits de diffusion VOD des e'missionssuivantes ;

"Bobl'Eponge", "Totally Spies", "Star Academy", "Secret Story", "L'Île delaTentation", "Septa'Huit", "Le Droit de savoir", "LaRouedela Fortune", "120 minutesdebonheur", "Attentionà lamarche", "Lejuste prix", "Incroyable mais Vrai", "Vide'o Gag", "Combien ça coûte?", "Les Fre'res Scott", "Sans aucundoute", "Sagas", "Les 500Choristes", "Julie Lescaut", "Que du Bonheur", "Qui veutgagner des millions?", "A prendreoua'laisser", "Confessions intimes", "Gad ladernie're", "Ghost Wispherer", "Les pingouins de Madagascar","Enquêtes etRe've'lations", "1 contre 100", "Les rois du syste'me D", "C'est quoi l'amour?", "NRJMusic Award 2009", "Concert de Johnny Hallyday", "Le Grand fre're", "Le Destin de Bruno", "L'amour est aveugle", "Mon incroyable fiance'".

*detroisie'me part d’avoireu les droitseu e'garda'lalimite temporelle de cession des droits de diffusion pour les e'missions suivantes ;

"Star Academy", "Secret Story", "KohLanta", "La me'thode Cauet", "Cauet retourne la Te'le'", "Les Enfants de la Te'le'", "Te'le'foot", "Une famille en Or", "Le Maillon Faible", "Nice People", "Les 100 plus grands…", "Combien ça coûte?", "Auto-Moto", "Section de Recherche", "Que du Bonheur", "Qui veut gagner des millions?", "Gad la dernie're", "Les mini-justiciers","1 contre 100", "Les 30 histoires les plus myste'rieuses", "Tousensemble", "2HderireavecKad Merad", "NRJ Music Award 2009", "Concert de JohnnyHallyday", "Le Grand fre're", "Emission spe'cialeCharlesAznavour".

*dequatrie'me part, la socie'tè TF1 n’a pas verse'les contrats de cession concernant les droits audiovisuels sur la retransmission des matches ou des e've'nementssportifs desorteque l’exclusivite'decette cession n’est pas e'tablie.

En effet, ce sont les fe'de'rations sportives qui en application des dispositions des articles L 333-2 et R 333-2 du code du Sport,sont titulaires du droit exclusif de commercialiser les images des matches de championnat defootball ou de courses automobiles ; ces droits sont ce'de's à des entreprises de communication audiovisuelle et il appartient d’e'tablir l’exclusivitè de cette cession quand elle existe, puisque plusieurs socie'te's dete'le'vision peuvent se partager laretransmission.

Enconse'quenceet commecela a e'tè dit plushaut pour les droitsdela socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS et de la socie'tè TF1 Vide'o, les 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 22 conditions del’articleL331-1 aline'a3 n’e'tant pas remplies lasocie'tè TF1 ne dispose d’aucun droit au titre du droit d’auteur pour agir à l’encontrede la socie'tè YouTube de sorte qu’elle est irrecevablea'agir sur cefondement .

C-la socie'te'LCI La socie'te'LCIpre'tendproduirel'inte'gralite'des programmes qu'elle diffuseà l'exception de l'e'mission intitule'e"Oser entreprendre"qu’elle co-produit avec lasocie'tè OSEO comme cela ressort de la pie'ce 188 verse'eau de'bat.

Nedisposant que de droits indivisaires sur cettee'mission,lasocie'te'LCI ne peut agir seule à l’encontrede la socie'tè YouTubesur le fondement dudroitduproducteurd’oeuvres audiovisuelles.

La socie'tè LCIne verse aucun e'le'ment autre qu’un dossier de presse, ses grillesdeprogramme,sesbilansd’activite'aupre'sduCSApoure'tablir ses droits de producteur d’oeuvres audiovisuelles sur les e'missions qu’elle revendique.

Elle n’e'tablit pas davantage cequi feraient de ces e'missions des oeuvres audiovisuelles au sens du Code de la proprie'tè intellectuelle et notamment nede'crit pas cequi leurconfe'rerait une originalite'desorte quela socie'tè LCIest irrecevablea'agirsur lefondement du droit d’auteur.

Pour les mêmes raisons que celles expose'es pour lasocie'te'TF1,elleest irrecevablea'agirsur lefondement del’article L 215-1 duCodedela proprie'te'intellectuelle.

-surlecumul des fondements La socie'tè YouTube pre'tend que les socie'te's demanderesses et spe'cialement lasocie'tè TF1 et la socie'tè LCI ne pourraient solliciter la re'paration du même pre'judice sur le fondement du droit d’auteur et sur celui de l’articleL216-1 du Codede la proprie'tè intellectuelle.

Les socie'te's du groupeTF1 re'pondent quececumul n’e'tant pas interdit est possible.

Il convient derappeler que le cumul des fondements juridiques dansle but d’obtenirre'parationd’unmêmepre'judiceest interdit et qu’il appartient aux parties de choisir leur fondement juridique conforme'ment aux dispositions des articles 12 et 16 du Code de proce'dure civile.

En matie'rede droit de la proprie'tè intellectuelle, le fondement propreau droit de proprie'tè intellectuelle est cumulable avec autre fondement si et seulement si cette exception est pre'vuepar un texte comme en matie're debase de donne'es ou dedroitd’auteuret dessinset mode'les desorte que les socie'te's du groupe TF1 sont irrecevables à cumuler les fondements propres au droit d’auteur et celuide l’article L216-1 du Code de la proprie'tè intellectuelle.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 23 sur la recevabilitè des demandes dela socie'te'TF1et dela socie'te'LCI autitredes marques.

La socie'tè YouTube ne conteste pasla recevabilitè de lasocie'tè TF1 pour la marque TF1 et de la socie'tè LCI pour la marque LCI, les certificats de marque ayant e'tè produits au de'bat pour l’audience du 30 mars 2011.

sur le statut de la socie'tè YouTube.

Lasocie'tè TF1 et la socie'tè LCI soutiennent que lasocie'te'YouTubedoit sevoirappliquer lestatut d’e'diteurcar contrairement a'cequ’elle soutient, elle ne se limite pas à un rôle de prestatairepurement technique, mais joue enre'alitè un rôle actif sur les contenus mis en lignepar les utilisateursde'slors que ;

*elle proce'de à unemode'ration a priori, en surveillant les contenus mis en ligne, afin de censurer ceux qu’elle estime non conformes à la ligne e'ditoriale du site internet qu’elle e'dite et exploitecommercialement ;

*elle promeut les contenus qu’elle juge les plus attractifs, en les se'lectionnant puis en les mettant en avant aupre's des internautes qui visitent lesiteyoutube.fr qu’ellee'diteet exploitecommercialement.

Elles ajoutent que« l’appre'ciation de l’existence ou de l’inexistence du contrôleexerce'par unprestataire sur les informationsstocke'es n’est pas fonction du contrôle quece prestataire fait le choix d’exercer ou de ne pas exercer, mais doit être conduite au regard de la nature du service effectivement offert parceprestataire » elles indiquent encore que les conditions d’utilisation du service YouTube, notamment ses articles 9.4 et 10, de'montrent que lasocie'tè YouTube acquiert de façon automatique et syste'matique, des droits qui vont bien au-delà de ceuxqui sont requis pourune activitè limite'e à une simple fonction de stockage et d’he'bergement de contenus.
La socie'tè YouTube re'pond qu'un prestataire de la socie'tè de l'information assureunserviced'he'bergement lorsqueson rôleselimite a'une action technique sur les donne'es ou contenus qui lui sont transmis, seule unemaîtrise consciente et intellectuelle e'tant de nature à exclure l'application des dispositions de l'article14, que son rôle n’a pas exce'dè ces limites de sorte qu’elle a bien le statut d’he'bergeur et que les articles de ses conditions d’utilisation ne l’ont pas fait passer du rôled’he'bergeur à e'diteur, qu’elle aau contraireattirè l’attention de ses utilisateurs sur les droits d’auteuret mis en place un programme permettant aux auteurs d’êtremieuxprote'ge's et de ne plus voir leurs oeuvres sur son site, que les atteintes alle'gue'es par la socie'tè TF1 et la socie'tè LCIn’ont perdurè que parce que ces dernie'res se sont obstine'es à refuser de signer ce programme.

Sur ce L’article6 -1-2 delaLCEN de'finitles prestataires d'he'bergement comme suit ;

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 24 comme ;

"Lespersonnes physiques ou morales qui assurent, mêmeà titregratuit, pour mise à disposition du public par des services de communication au public en ligne, le stockage de signaux, d'e'crits, d'images, de sons ou de messages detoutenaturefournis par des destinataires deces services" L’article 6-1-7 dela LCEN dispose ensuite ;

Les personnes mentionne'es aux 1 et 2 (fournisseurs d’acce's et he'bergeurs) ne sont pas soumises à une obligation ge'ne'rale de surveillance et les informations qu’elles transmettent ou qu’elles stockent, ni à uneobligation ge'ne'rale derechercher des faits ou des circonstances re've'lant des activite's illicites.” Les e'diteurs sont de'finis comme e'tant“la personne qui de'termine les contenus qui doivent être mises à la disposition du public sur le service qu’il a cre'e'ou dont il a la charge.” L’article 6-3-1° dela LCEN vise le cas de personnes e'diteurs à titre professionnels et non professionnels.

Iln’estpasconteste'quelasocie'te'YouTubeacre'e'unsitea'l’adresse youtube.fr et youtube.com qui offre aux internautes un servicedemise en ligne de leurs vide'os poste'es pareux-mêmes; que les internautes choisissent departagerlargement ou defaçonrestreinteleurs vide'os.

Seul est contestè lerôlede la socie'tè YouTubedans cette ope'ration de stockage qui pourrait amener à reconside'rerson activitè en e'diteur.

Il a e'tè pre'cise'tant par la Cour de cassation que par la CJUE que *des ope'rations purement techniques de re'-encodage ou de formatage n’induisaient en rien « unese'lection » par un he'bergeur des contenus mis en ligne ;

*lamiseenplaced’outils decadres depre'sentation et la mise à disposition d’outils de classification des contenus sont e'galement des ope'rations purement techniques - en cohe'rence avec la fonction de simple prestataire technique - visant à « rationnaliser l’organisation du service» et à en « faciliter l’acce's à l’utilisateur sans lui commander un quelconquechoix quant au contenu qu’il entend mettre en ligne » ;

*la commercialisation d’espaces publicitaires n’induit pas une capacitè d’action du servicesur les contenus mis en ligne, et que "le simple fait que l’exploitant d’une placede marchè en ligne stockesur son serveur les offres à la vente, fixeles modalite's de son service, est re'mune're'pourcelui-ci et donnedes renseignements d’ordre ge'ne'ral à ses clients ne saurait avoir pour effet de le priver" [du statutd'he'bergeur],« seuleuneassistanceconsistant à optimiser la pre'sentation des offres à la vente en cause ou à promouvoir ces offres pouvant le faire e'chapper au re'gime» Le fait que la socie'tè YouTube reconnaisse elle-même dans ses conclusions queles recherches des internautes peuvent sefairepar le biais des « the'mes de recherchepropose's », parmi lesquels figurent les vide'os«les plus populaires »et la «Se'lection Vide'o »ne signifie pas que cette dernie're organise le contenu ou contrôle lecontenu des vide'os poste'es.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 25 Ces propositions qui e'taient les suivantes lorsdel’initiation dela proce'dure ;

rechercher des vide'osa'partirdes diffe'rentsthe'mes suivants;

- Vide'osvisionne'es en cemoment, - Les plusre'centes, - Les plusregarde'es, - Les mieuxnote'es, - Leplus decommentaires e'crits, et quiont e'tè limite'es à troisgrandes cate'gories au jourdujugement ;

(i) Vide'os visionne'es en ce moment, (ii) Se'lection vide'o, (iii) Les plus populaires, ne sont que le re'sultat des statistiques calcule'es par le logiciel qui ge're le moteur derechercheà l’inte'rieur de ce site afin depermettre aux internautes de se situerdans le site et detrouver les contenus qui les inte'ressent.

Contrairement à cequefont valoir la socie'tè TF1et la socie'tè LCIen agissant de la sorte lasocie'tè YouTubene promeut pas de cette manie're les contenus les plusattractifs mais ceux les plusdemande's.

Ellenes’en sert pas pour valoriser sa page d’accueil ou pour fairedela publicitè pour son site.

Aucun contrôle du contenu des vide'os poste'es n’est fait a priori ou a posteriori par la socie'tè YouTube autre que celui imposè parle texte et relatif à la de'tection des vide'os aux actes de en matie'rede pe'dophilie, de crime contrel’humanitè et d’incitation à la haine raciale.
L’article 9.4 des Conditions d’Utilisation du ServiceYOUTUBEqui e'tait en vigueurau momentou'la pre'senteproce'dureae'te'engage'e, stipule que ;

« YouTubesere'serveledroit(mais n’apas l’obligation)de de'cider si lesContributionsrespectent les exigences relatives au contenu spe'cifie'es dans les pre'sentes Conditions et de supprimer toute Contribution qui violeraitces Conditions et/ou de mettre fin à l’acce's d’un utilisateur pourles besoinsdechargement d’unetelleContribution, à tout moment, sans pre'avis et à son entie're discre'tion» Cet article ne signifie pas que la socie'tè YouTube entend retirer les contenus litigieux dans son seul inte'rêt mais bien pour se mettre en conformitè avecles obligations le'gales qui pe'sent sur tout he'bergeur et qui peuvent l’obliger a'retirer deson proprechef un contenu au caracte're manifestement illiciteau regarddes troiscrite'res rappele's plushaut.

Pour cequi est del’article10des conditions d’utilisation du sitedela socie'tè YouTube qui stipule ;

“Lorsque vous chargezou affichez une Contribution sur YouTube, vous conce'dez ;

à YouTube, le droitnon exclusif,cessible(ycompris le droit de sous licencier), sans contrepartie financie'reet pour le mondeentier d’utiliser, de reproduire, de distribuer, de repre'senter et d’exe'cuter les Contributionsdanslecadrede l’offre de Services ou en relationavecla mise à disposition du Site Internet et l’activitè de YouTube et d’en cre'er des œuvres de'rive'es,ycompris,sanslimitation,pourla promotion et la redistribution de toutou partie du Site Internet (et des œuvres de'rive'es 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 26 qui en re'sultent), dans tout format et sur tout support » S’il est vrai quelasocie'tè YouTube semblegrâcea'cetteclauseacque'rir de façon automatique et syste'matique, des droits sur les contenus poste's par les internautes, cela n’est pas en contradiction avec l’absencede contrôle apriori sur les contenus envoye's et sur son activitè d’he'bergeur et les socie'te's demanderesses ne versent aucun exemple e'tablissant que la socie'te'YouTube aurait utilisè les contenus litigieux mis en lignepar les internautes.

De façon surabondante, cette clause inscrite dans des conditions d’utilisation qui ne sont pas ne'gocie'es par l’internaute est contestable au regard du droit d’auteur faute de pre'ciser les limites temporelles et spatiales de lacession et de re'pondreaux crite'res de la cession à titre gratuit.

Les socie'te's du GroupeTF1 n’e'tablissent pas que la socie'tè YouTube aurait un rôlee'ditorial ou aurait de'veloppè unelignee'ditorialequi n’est d’ailleurs pas de'crite.

La socie'tè TF1 et lasocie'te'LCIqui font valoir quel’appre'ciation du rôle de la socie'tè YouTube doit se faire in concreto sont d’ailleurs bien incapables dedonner quelqueexemplequecesoit decequelasocie'tè de'fenderesse aurait outrepassè les limites impose'es à la mission d’he'bergeuret aurait euunrôleautrequ’automatiqueet neutredansle stockagedes vide'osposte'es.

Par ailleurs, les conditions d’utilisation du site rappellent l’internaute au respect des droits d’auteur et la socie'tè YouTube a mis en place un programmepermettantuneprotection effectivedes contenus.

Lad emanded ’expertised essocie'te's demanderesses pour e'tablir ces faits sans apporter pour fonder cette demande le moindre commencement de preuve et ce, apre's plus de 4 ans de proce'dure, est mal fonde'e notamment au regard des dispositions de l’article 146 du Code de proce'dure civile et serarejete'e comme mal fonde'e.

Enfin laprincipalecritiquedes socie'te's demanderesses reposesur lefait que le site qui est d’un acce's gratuit pour les internautes qui s’yabonnent vit grâceà la publicite'.

Or,la commercialisation d’espaces publicitairesne permetpasdavantage de qualifier la socie'tè YouTube d’e'diteur de contenu de's lors rien dans le texte de loi n’interdit à un he'bergeur detirer profit de son site en vendant des espaces publicitaires tant queles partenariats auxquels il consent, ne de'terminent pas le contenu des fichiers poste's par les internautes.

La LCEN n’a pas interdit aux he'bergeurs de gagner de l’argent en vendant des espaces publicitaires et a volontairement limitè au seul crite'reduchoix du contenu effectue'par lasocie'te'cre'atricedusite, la condition à remplir pour être e'diteur.

En refusant aux he'bergeurs de vivre de la publicite', et en ajoutant ce crite're à celui fixè par la loi, les demandeurs de'tournent le texte et tendent à dire qu’un he'bergeur devrait refuserles revenus publicitaires 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 27 alors que leur statutest de'fini dans une loi qui traite du commerce e'lectronique.

Tant la jurisprudence de la Cour deCassationque celle de la CJUE a d’ailleurs reconnuler ecoursa'lapublicite'par un he'bergeurcommelicite et neleprivant pas desonstatut.

La socie'tè TF1 et la socie'tè LCIseront donc de'boute'es deleur demande tendant à voirde'clarerla socie'tè YouTubee'ditricede son site pour ce qui est des vide'osposte'es par des internautes.

sur les fautes reproche'es à la socie'tè YouTube en sa qualitè d’he'bergeur Les dispositions a'prendreen comptesont donccelles des articles 6 et 7 de la loi du 21 juin 2004.

La socie'tè de'fenderessequi a le statut d’he'bergeur n’est en conse'quence pas responsable a priori du contenu des vide'os propose'es sur son site ;

seulsles internautes lesont ;ellen’aaucuneobligation decontrôle pre'alable du contenu des vide'os mises en ligneet elle remplit sa mission d’information aupre's des internautes puisqu’elle de'montre d’une part avoirmisen placedes syste'mes d’alerteet designalement des vide'osà contenu illicite et d’autre part, qu’elle les avertit qu’ils ne peuvent proposeraucunevide'o reproduisant des e'missions de te'le'vision, de clips musicaux, de concerts ou de publicite's sans avoir obtenu d’autorisation pre'alable.

Elle ne peut être tenue pour responsable que si les vide'os ont un caracte're manifestement illicite ce qui dans ce cas, l’oblige à de're'fe'rencer d’elle-même et sans attendre une de'cision de justice, les vide'os en matie're de pe'dophilie, de crime contre l’humanitè et de l’incitation à la haine raciale.
Le texte ne vise expresse'ment que ces trois cas pour ce qui est des documents ayant un caracte're manifestement illicite qui entraînent une obligation de retrait imme'diat volontaire de lasocie'tè he'bergeuse.

Pour tous les autres cas, l’he'bergeur qui stocke en vue de leur mise en lignedes signaux d’e'crits, d’images et de sons de toute nature fournis par des destinataires de ces services, n’est tenu responsable que pourautant qu’il ait eu uneconnaissance effective du caracte're manifestementillicite des vide'os stocke'es ou defaits faisant apparaître ce caracte're.

Aucun filtrage pre'alable n’est imposè aux he'bergeurs et les contraindre à surveiller les contenus qui reproduiraient le logo de la socie'tè TF1 au motif que des internautes inde'licats ont de'jà postè des vide'os portant atteintea'ses droits, revient à instituer cefiltrageapriori refuse'par la CJUE.

La connaissance effective du caracte're manifestement illicite d’une atteinte aux droits patrimoniaux ou morauxdes auteurs ou producteurs ne rele've d’aucune connaissance pre'alable et ne'cessite de la partdes 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 28 victimes de la contrefaçon qu’ils portent à la connaissance de lasocie'tè qui he'bergeles sites des internautes,les droitsqu’ils estiment bafoue's, dans les conditions pre'vues à l’article 6-5 dela loi du 21 juin 2004.

Si la connaissance effective du caracte're manifestement illicite des contenus poste's sur le site de la socie'tè YouTube par un internaute peut re'sulterd’un autrefait quede la notification du titulaire du droit, il ne peut re'sulter de la connaissance qu’en aurait lasocie'te'YouTubedufait d’uncontrôleapriori et syste'matiquedes vide'osposte'es.

Cette connaissance effective peut re'sulter d’unealerte envoye'e par un tiers qui identifierait le contenu litigieux en lieu et placedu titulaire.

En l’espe'ce, des internautes ont postè sur le site de lasocie'tè YouTube des vide'osrepre'sentantdes extraits des e've'nementssportifs retransmis par la socie'tè TF1 pour les voir mettre en ligne pour lesrendre accessibles à d’autres internautes sur cesite.

La socie'tè TF1 a notifiè par lettre recommande'eavecaccusè de re'ception lesdroits qu’ellede'tenaitsurces7programmesetl’adresseURL à laquellee'tait accessiblecettevide'o; elleafait constater par acte d’huissier que 3 jours apre's cette notification que les vide'os e'taient toujours en ligne.

La socie'tè YouTube re'pond qu’elle a supprimè les contenus rapidement et qu’aucunere'clamationulte'rieuren’aeu lieu surces vide'os, elle produit au de'bat une pie'ce 29 qui est un tableau chronologique des notificationset des retraits.

Il ressort de ces diffe'rentes pie'ces que la notification des 25 mai (grand prix TF1)et du27mai (FranceCostaRica) 2010 alle'gue'epar lasocie'tè TF1 n’apparaît pas sur le tableau de la socie'tè YouTube qui ne mentionne que la notification globale du 13 juin 2010, que la notification du 24 avril 2009 a e'tè faite parune socie'tè EUROSPORT.

Le tribunal constate quela notification date'e du 13 juin 2010 n’a pu être envoye'e en lettre recommande'e avec accusè de re'ception ce jour là car ils’agitd’un dimanche.

Il rele've encore que la socie'tè YouTubea re'pondu à la notification du 13 juin 2010 le 20juin2010soit unesemaineapre's l’envoi dela notification et que lare'ponse apporte'e aconsistè en un retrait des vide'os litigieuses,q u’aucunereprisen ’est alle'gue'ep ources 7v ide'oslitigieuses.

Ainsi, le de'lai de retrait des vide'os litigieuses n’ae'tè effectuè au mieux que dans un de'lai de 5 jours qui ne peut êtrequalifiè deraisonnablecar lasocie'tè YouTube doit faire en sorte que le contenu litigieux disparaisse le plus rapidement possible une fois notifiè ; elle a donc commis une fautedansson activite'd’he'bergeur au regarddes droitsquelasocie'tè TF1 lui a notifie's.
Cependant, le tribunal rele'veen tout e'tat de cause, que les conditions de l’articleL216-1 du Code de la proprie'tè intellectuelle ne sont pas remplies pour constaterune faute de la part de la socie'tè YouTube.

En effet, la condition relative au paiement d’un droit d’entre'e n’est pas rempliecar l’acce's au sitedelasocie'te'YouTubeest gratuit desorte 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 29 qu’aucunefautenepeut lui êtrereproche'esur lefondement de cetexte qui est le seul retenu enl’espe'ce.

Enfin, le tribunal constate quela socie'te'YouTube a mis en place un programme“Content ID”permettant aux titulaires de droit d’obtenir apre's notification du contenu, le retrait de'finitif de la vide'o notifie'e comme litigieusede sorte qu’elle a là encorerempli son obligationen donnant les moyens aux titulaires de droit de voir leurs oeuvres re'ellement prote'ge'es ;que les socie'te's du groupe TF1 ont d’ailleurs conclu avec lasocie'tè YouTube un accord le 16 de'cembre 2011 leur permettant d’acce'der à ce serviceà des conditions ne'gocie'es entreelles ; qu’aucune atteinte n’a e'te'de'plore'e par les socie'te's demanderesses depuis cette date.

sur la contrefaçon de marque Les socie'te's TF1 et LCIpre'tendent en effet que la pre'sencedes logos "TF1"et "LCI"sur les vide'os mises en lignepar les utilisateurs sur la plate-forme YouTubeconstitue une contrefaçon par reproduction.
La socie'tè YouTube re'pond qu’il ne saurait y avoir contrefaçon de marque à de'faut d’usage d'un signeen tant que marque pourde'signer des produits et services et en indiquer ainsi l'origine ; elle cite au soutien de son moyen les arrêts de la Cour deJustice de l'Union Europe'enne et pre'cise que l’usage d’une marque au sens de l’article 5, paragraphe1 a) de la Directive du 21 de'cembre 1988 qu'a transposè l'articleL. 713-3 du CodedelaProprie'te'intellectuellesupposequecet usage -soiteffectif (Arrêt GALILEO), -ait pour finalitè de distinguer les produits du contrefacteur et non celui du titulaire de la marque(Arrêts HÖLTERHOFF, ADAM OPEL), -porte atteinte aux fonctions de la marque et notamment à la fonction essentielle d'indicateurd'origine (Arrêts ARSENAL, CELINE).
Enl'espe'ce, ilconvient deconstater quelapre'sencedes logosn’apas e'tè clairement identifie'e par la socie'tè LCI sur les vide'os litigieuses et qu’elle n’est pas de'montre'e pour les 7 e've'nements sportifs retenus comme recevables pourla socie'te'TF1.

De plus, il n'ya aucun usage de marque du seul fait de la pre'sencesur desvide'osmisesenligneparlesutilisateursdeslogos"TF1"et"LCI" puisqu’il n’est pas de'montrè que la socie'tè YouTube effectue unusage commercial de ces logos pour l'exploitation de ses propres produits ou services.

La pre'sencede ces logos est le fait des seuls internautes et le pre'sent tribunal rele'vequ’aucunenotification spe'cifiqueaux marques n’ae'tè faite a'la socie'te'YouTube.

Par ailleurs,aucuneatteintea'lafonctiondegarantied'originenepeut êtreinvoque'e, puisque la socie'tè YouTube nefait aucun usage personnel des logos "TF1" et "LCI" pourde'signer son service, et la mise en ligne des vide'os litigieuses par les utilisateurs n'e'tant pas susceptible de ge'ne'rer unequelconque confusion.

En conse'quence, aucunactede contrefaçon de marquepar reproduction ne peut être reproche'a'la socie'te'YouTube.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 30 La socie'tè TF1 et la socie'tè LCIseront de'boute'es de leur demande de contrefaçon de marque.

sur laconcurrencede'loyaleet parasitaire Laconcurrencede'loyaledoit êtreappre'cie'e au regardduprincipedela liberte'du commerce qui implique qu’un signe ouunproduitqui nefait pas l’objet de droits de proprie'tè intellectuelle, puisse être librement reproduit, sous certaines conditions tenant a'l’absencedefautepar la cre'ation d’un risque de confusion dans l’esprit de la cliente'le sur l’origine du produit, circonstance attentatoire a'l’exercicepaisible et loyal du commerce.

L’appre'ciation de la faute au regard du risque de confusion doit re'sulter d’une approche concre'te et circonstancie'e des faits de la causeprenant en compte notamment le caracte'replus ou moins servile, syste'matique oure'pe'titifdelareproductionoudel’imitation,l’anciennete'd’usage, l’originalite', la notorie'te'de la prestation copie'e.

Le parasitisme est constituè lorsqu’une personne physique ou morale, à titrelu cratifetdefaçoninjustifie'e, copieu nev aleure'conomiqued ’autrui, individualise'e et procurant un avantage concurrentiel, fruit d’un savoirfaire, d’un travail intellectuel et d’investissements.

En premier lieu, il convient de constater quela socie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS, la socie'te'TF1 Vide'o,la socie'tè LCI, la socie'tè TF1 et la socie'tè e-TF1 qui ont e'tè de'clare'es irrecevables à agir fautede de'montrerde'tenir des droits d’auteur opposables à la socie'tè YouTube sont e'galement irrecevables sur le fondement delaconcurrencede'loyale et du parasitisme, faute dede'montrerla preuve des investissements et des avantages e'conomiques dont elles demandent la protection.

Il convient de constaterque la socie'tè TF1 ne fonde pas sa demande au titre de la concurrence de'loyale sur des faits distincts de ceux qui ont e'tè retenus sur lefondement del’article L216-1 du Codedelaproprie'tè intellectuelle et pour lesquels elle a e'tè de'boute'e.

En fait, la socie'tè TF1 reprocheà la socie'tè YouTube debe'ne'ficier de recettes budge'taires dont elle-même serait prive'e et ce grâce à la mise en lignedevide'ostire'es deses programmes.

La socie'tè TF1 et la socie'tè YouTube n’e'tant pas en situation de concurrence, seul leparasitismepeut êtrealle'gue'a'l’encontredela socie'tè de'fenderesse.

Il n’a pas e'tè e'tabli que la socie'tè YouTube ait copiè une valeur e'conomiqueappartenant a'la socie'te'TF1 puisqu’aucunefauten’ae'tè retenue à l’encontre de la socie'tè YouTube pour la mise en ligne pardes internautes des vide'os litigieuses dans les conditions de l’articleL216-1 du Code de la proprie'te'intellectuelle.

Lasocie'te'TF1 nede'montre pas qu’uneautrefauteaurait commisela socie'tè YouTube.

Quant au pre'judice subi, la socie'tè TF1 verse au de'bat un rapport datè de novembre 2007 e'tabli par la socie'tè TERA CONSULTANTS pour 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 31 donner des e'le'ments pour la quantification du pre'judicecause'au groupe TF1par lepiratage descontenus dela socie'te'DAILYMOTION et un rapport non datè e'tabli par la socie'tè TERA CONSULTANTS pour donner des e'le'ments pour la quantification du pre'judicecause'au groupe TF1 par le piratage descontenus de la socie'te'YouTube Lasocie'te'YouTubecontesteles chiffres alle'gue's et soutient quele pre'judicealle'gue'est nul.

Il est e'critdanscesrapportsquelasocie'te'YouTubemone'tisedes contenus du groupe TF1 et provoque de multiples pertes de chiffre d’affaires pour le groupe, qu’elle commercialiseouvertement ses espaces publicitaires dans les pages vues de son site et qu’elle de'tourne ainsi de l’antenne de TF1 et à son profit des “millions de paires d’yeux qui auraient pu êtrevalorise'es par TF1 aupre's des annonceurs publicitaires TV” sans l’existencedu piratage ; qu’en outre, le piratage re'duit les ventes deprogrammes de stock de DVD et VOD et de'tourne des sites web deTF1 un trafic important limitant les recettes publicitaires des services en ligne.

Ensuite, il a e'tè calculè la perte moyenne de chiffre d’affaires pour chaquevisualisation decontenus sur lesiteDailymotiona'0,40euros, puis estime'quelenombredevide'osdecontenus TF1 stocke'es sur lesite YouTube e'tait de 12.000 en juillet et août 2007 ge'ne'rant une audience de plusieurs millions de visualisation par mois , que les programmes de flux du groupe TF1 disponibles sur la site de la socie'tè YouTube repre'sentaient uneaudience8,68 fois plusimportantequesur lesite Dailymotion et que le nombre de visiteurs du site YouTubee'tait supe'rieurde 14,24% a'celui des visiteurs du site, que la perte dechiffre d’affaires pour l’antenneTF1 e'tait 6,66 fois plus e'leve'eque dans l’e'tude Dailymotionet repre'sentait un chiffrede75,99 millions d’euros, pour la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS de 14,24% supe'rieur soit 20,44 millions et 8,66 plus e'leve'e pourla socie'te'e-TF1 soit 36,25 millions d’euros pour l’effet direct et 20,74 millions pour l’effet indirect (c’est-a'dire les sites partenaires).

Or, il a de'jà e'tè dit plus haut que le mode'le e'conomique de'veloppe'par la socie'te'YouTube en tant qu’he'bergeur n’est ni interdit niillicite et qu’aucunde'tournement de“paires d’yeux” ne peut êtrereproche'a'la socie'tè de'fenderesse.

Le rapport fait e'tat sans en rapporter aucune preuvedu stockage de 12.000 vide'os “TF1" sur le site YouTube, chiffre sans commune mesure avecles chiffres re'sultant des proce's-verbaux de constat verse's au de'bat, calcule sans donneraucune re'fe'renceun chiffre d’affaires de 0,40 euros par visualisation sur le site Dailymotion et e'met des hypothe'ses deperte de chiffred’affaires pour chaque socie'tè sans qu’aucunediscussion ne soit possiblefautedeconnaîtreles re'fe'rences comptables utiles.

Or, les socie'te's he'bergeant desplate-formes d’e'changes de contenus sont un nouveau vecteur de communication qui comme tous les nouveaux ope'rateurs arrivant sur un marche', ont captè une part des recettes publicitaires comme l’ont fait auparavantles socie'te's dete'le'vision qui ont contraint la pressepapier,lesradioset lecine'maa'partagerles recettes publicitaires.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 32 Aucunepertedeventes devide'os n’est de'montre'enotamment pour la reprise des journaux te'le'vise's ou des e'missions de te'le'-re'alitè qui ne sont pas vendues en dvd, et la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS ne verse aucun document montrant que des stocks de vide'os n’ont pu être vendus.

Deplus,levisionnagedes vide'osaccessibles sur lesitedelasocie'tè YouTubenedurequequelques minutes ce qui interdit depouvoirvoir un e'pisode de se'rie ou d’e'missions pe'riodiques en uneseulefois comme le propose un DVD ou une offre VOD.

Enconse'quence, outre qu’aucune faute n’est e'tablie à l’encontre dela socie'te'YouTubeaucun pre'judicere'el n’est de'montrè desortequela socie'tè TF1 serade'boute'e desa demande en parasitisme.

sur les autres demandes.

La demande de lasocie'tè YouTubetendant à voirposer unequestion pre'judicielle à la Cour de Justice del’Union Europe'enne est sans objet de même que la demande publication judiciaire sollicite'epar lasocie'tè TF1 qui succombe.

Les conditions sont re'unies pour allouer a'lasocie'te'YouTubelasomme de 80.000euros à la charge solidaire des socie'te's demanderesses surle fondement de l’article 700 du Code deproce'dure civile.

L’exe'cution provisoiren’est pas ne'cessaire et ne serapas ordonne'e.

PARCESMOTIFS Le tribunal, statuant publiquement, par jugement contradictoireet en premierressort, remis au greffe lejour du de'libe're', De'clare la socie'tè TF1 Vide'o irrecevable en ses demandes portant sur les programmes BARBAPAPA,GRANDGALOPetSCARYMOVIE 3.

De'clarela socie'te'TF1DROITS AUDIOVISUELS irrecevable en ses demandes portant sur les films LA MOME, HALLOWEEN, NOS 18 ANS et HYPERTENSION.

De'clarelasocie'te'e-TF1 irrecevableen ses demandes.

De'clarela socie'tè LCI irrecevable en ses demandes tant sur le fondement dudroitd’auteurquesurceluidel’article L216-1 du Codedela proprie'te'intellectuelle.

De'clarelasocie'te'TF1 irrecevableen ses demandes fonde'es sur ledroit d’auteur et sur l’articleL216-1 du Code de la proprie'tè intellectuelle à l’exceptiondes 7e'missions concernant des e've'nementssportifs ;

France/costa Rica, Afrique du Sud/Mexique, Argentine/Nige'ria, Alge'rie/Slove'nie, Angleterre/USA, F1 à laUne, Grand Prixde F1.

Dit que la socie'tè YouTube a un statut d’he'bergeur.

3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 33 Dit queles conditions d’application del’articleL216-1 du Code de la proprie'te'intellectuellenesont pas remplies.

De'boute lasocie'tè TF1 desa demande d’expertise.

De'boute la socie'tè TF1 de ses demandes fonde'es sur l’article L216-1 du Code de la proprie'tè intellectuelle combine'es avec la loi du 21 juin 2004 à l’encontrede la socie'te'YouTube.

De'boute la socie'tè TF1 et la socie'tè LCI de leurs demandes de contrefaçon de marquepar reproduction.

De'clare lasocie'te'LCI, lasocie'te'TF1 DROITS AUDIOVISUELS, la socie'tè TF1 Vide'o et lasocie'tè e-TF1 irrecevables en leurs demandes fonde'es sur la concurrence de'loyale.

De'boute la socie'tè TF1 de sa demande en parasitisme comme mal fonde'e.

Dit sansobjet lademandesubsidiairedelasocie'te'YouTubetendant à voir poser unequestion pre'judicielle à la Cour de Justice de l’Union Europe'enne.

De'boute lasocie'tè TF1 desa demande de publication judiciaire.

Dit n’yavoir lieu a'exe'cution provisoire dela pre'sente de'cision.

Condamne solidairement la socie'tè TF1,la socie'te'LCI, la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS, la socie'tè TF1 Vide'o, la socie'tè e-TF1 à payer à la socie'tè YouTube la somme de 80.000 euros sur le fondement de l’article 700 du Codede proce'durecivile.

De'bouteles parties du surplusdeleurs demandes.

Condamne solidairement la socie'tè TF1,la socie'te'LCI, la socie'tè TF1 DROITS AUDIOVISUELS, la socie'tè TF1 Vide'o, la socie'tè e-TF1 aux de'pens dont distraction au profit du Cabinet HERBERT SMITH LLP, en application de l'article699 du Code deProce'dure Civile.
Fait à Paris le 29 mai 2012 LeGreffier LePre'sident 3e'me chambre- 1e're section Jugement du 29 mai 2012 RG : 10/11205 Page 34

26.06.2013 Spataro
medialaws.eu


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